Suntrip 2018, étape 78, beaucoup de vent, comme avant une tempête
Dimanche 16 septembre, Wangcheng,
Bilan vélo : 129 km, il reste 10 jours et théoriquement moins de 1000 km
Comme d’habitude, ou plutôt comme très souvent, l’hôtel ne fait pas de petit déjeuner et il me reste très peu de provision. Je n’arrive pas à acheter leurs gâteaux secs, car déjà je n’aime pas cela et en plus, les leurs ne m’inspirent pas du tout. Pourtant je vais être obligée d’en acheter pour avoir quelque chose dans le ventre le matin. Je verrais cela demain. Je mange 2 mini pains mais j’ai une bouilloire et des sachets (toujours du Green tea dans les hôtels), donc je peux me faire du thé, puis je descends préparer Petit Prince.
Une dernière série de photos avec le personnel et nous voilà repartis. La route est bonne et agréable à suivre, très souvent bien ombragée.
Au niveau des cultures, le paysages a changé car maintenant c’est une zone de culture de riz.
Mais une culture revient, celle de la vigne. On trouve plein de vendeurs de raisin à nouveau le long des routes. Beaucoup de vignes sont sous serres plastiques, ce qui ne fait pas des beaux paysages car souvent elles sont en grandes séries. Les bords des serres ont beau être relevés, le sommet reste et l’ensemble est moche. Je n’ai pas pu goûter leur raisin car je ne mange pas de fruit de peur d’avoir de nouveaux des problèmes intestinaux, mais leurs grains sont gros.
Le vent s’est levé. Il n’est pas établi. Il tourne et il est fort. Il disparaît et revient, cela me fait penser au vent avant les tempêtes. En tout cas, pour moi, c’est difficile car cela me pousse, me déséquilibre et me fait faire de gros écarts sur la route, mon ensemble offre une belle prise au vent. C’est dangereux et je n’aime pas cela du tout. Mais il me faut continuer à avancer.
Je n’ai toujours pas de soleil (je serais curieuse de savoir le nombre de jours avec soleil que j’ai eu car je ne pense pas que le terme « suntrip » soit approprié !…), donc aucune recharge avec panneaux solaires. Comme d’habitude, depuis 4 jours maintenant, vers 12h30, je m’arrête chez un marchand de tricycle à moteur pour recharger à l’électricité pendant ma pause de midi. L’accueil est toujours positif et immédiat, aussi maintenant c’est un problème qui est résolu.
Puis je reprends la route avec toujours ce vent fort intermittent si gênant avec une monture comme la mienne. Heureusement, il n’y a pas trop de circulation, enfin tout est relatif car les camions sont omniprésents. Ceci dit, quand on voit le nombre ahurissant d’immeubles en construction, il faut bien transporter les matériaux. Le métier d’entrepreneur en bâtiments marche visiblement bien (il paraît d’ailleurs que ce sont les premières fortunes du pays, ce que je veux bien croire).
La transition ne doit pas être évidente de passer d’un monde paysan vivant à l’horizontal dans des maisons individuelles aussi pauvres soit-elle, à un monde ouvrier vivant à la verticale dans des immeubles gigantesques. Mais en voyageant comme le fait faire le suntrip, il est impossible de découvrir la culture d’un pays. Seules, les rencontres le soir, permettaient un peu cela mais comme maintenant je suis confinée dans des hôtels, tout cela est fini.
Au niveau de la circulation, le passage des villes est non seulement difficile à cause du trafic, mais aussi à cause des travaux sur les routes. Cela me fait perdre souvent mon trajet car beaucoup de routes en travaux sont fermées à la circulation. Et après, ce n’est pas toujours simple de retrouver son trajet. Aujourd’hui, j’ai fait 3 fois demi-tour car je partais sur des mauvaises routes.
Puis il est temps de commencer à chercher un hôtel. Je m’arrête à une station service tenue par 2 femmes. Et l’une d’elle très gentiment, prend son scooter et m’emmène directement dans un hôtel. Ça c’est vraiment la solution idéale. Et comme l’hôtel a un restaurant attenant, je peux manger aussi. Je n’ai pas pu résister et j’ai pris une bonne bière bien fraîche !
Le réceptionniste est jeune et il est unijambiste. Il n’est pas appareillé et à l’intérieur de l’hôtel, il se déplace en sautant sur une jambe. Je n’ai jamais vu cela. Quelle tristesse. Il monte l’escalier en sautant d’une marche à l’autre et cela me gêne de le faire déplacer même s’il a sûrement l’habitude. J’ignore tout du système de soin en Chine mais c’est évident qu’il devrait avoir une prothèse.
Ma chambre donne sur la rue alors le bruit est infernal. De plus le vent fait vibrer les vitres, ce qui est très désagréable: une mauvaise nuit en perspective.
Billet d’origine sur le blog de Corinne